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L'industrie du troisième millénaire

  in La Vie Financière - du 14 au 20 octobre 2005 - N° 3149

« Nombre de dessins, qui représentent près du tiers des transactions, s'échangent encore à moins de 3 000 euros. »

 

Revue de presse
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LA BOURSE
REVUE DE PRESSE

PATRIMOINE/ Marché de l'art

NÉOCLASSIQUES FRANÇAIS
David, Girodet et Ingres

De nombreuses expositions rendent actuellement hommage à Girodet et à son maître, Jacques-Louis David. Ces manifestations pourraient doper leur cote, déjà élevée.

Les pièces majeures abordant les thèmes de la mythologie, de l'Antiquité et de l'Histoire sont quasiment toutes sorties du circuit marchand. Les rares portraits qui se présentent encore en ventes publiques s'arrachent. Ceux du chef de file de l'école néoclassique, Jacques-Louis David, sont les plus cotés et les plus appréciés du marché.
Au cours des quinze dernières années d'enchères, il a détenu le prix record pour une toile néoclassique avec Portrait de Suzanne Le Peletier de Saint-Fargeau, une œuvre de 1804 enlevée pour 3,4 millions de livres le 11 juin 1997 chez Sotheby's Londres. L'œuvre avait été estimée 1,1-1,5 million de livres. Au XIXe siècle, les prix des portraits de David approchaient déjà ceux de ses toiles historiques. En 1897, un Portait de la chancelière de Pastoret s'échangeait déjà à 17 900 francs, alors qu'une variante du Sacre de Napoléon de plus de 6 mètres de long était adjugée 32 000 francs deux ans plus tard.

Des enchères millionnaires
Cette année, deux autres toiles ont défrayé la chronique. Un Portrait de Napoléon Bonaparte par le baron Antoine-Jean Gros (1771-1835) s'est envolé à 1,2 million de livres le 8 juillet chez Sotheby's. En janvier, François Gérard (1770-1837) décrochait un record de 2 millions de dollars grâce à un Portrait de Louise-Antoinette-Scholastique Géhéneuc de 2,50 mètres de haut. Au-delà des enchères million-naires, on trouve sur le marché encore beaucoup de dessins et d'études, 64 % des œuvres des

(illustration)
Apelle peignant Campaspe devant Alexandre, de Jacques-Louis David.
Huile sur bois, (1813-1823)

(graphe)

PRIX DES ŒUVRES
(PEINTRES NÉOCLASSIQUES FRANÇAIS)
(lots vendus aux enchères en 2004)
20 % Moins de 1 500 €
24 % De 1 500 à 15 000 €
48 % De 15 000 à 150 000 €
8 % Plus de 150 000 €

artistes néoclassiques se négociant à moins de 30 000 euros. Nombre de dessins, qui représentent près du tiers des transactions, s'échangent encore à moins de 3 000 euros. Ainsi Groupe de figures se lamentant, un petit lavis de Jean-François Pierre Peyron, s'est vendu 1 500 euros le 18 mars 2004 chez Christie's Paris. Dans cette gamme de prix, il est encore possible de glaner une esquisse de Jean-Auguste-Dominique Ingres, admiré pour la perfection de son dessin et de ses portraits. Ainsi, Tête d'homme de profil à gauche,

Une inspiration puisée dans l'antiquité

Le courant néoclassique s'élabore dans le dernier tiers du XVIIIe siècle, s'inspirant de l'Antiquité et en réaction au style rococo. Né à Rome dans la seconde moitié du XVIIe siècle, il se propage en Europe jusque vers 1830. En France, Jacques-Louis David en devient le plus célèbre représentant On a généralement considéré le néoclassicisme comme l'antithèse du romantisme. Or de nombreux artistes de la fin du XVIIIe ou du début du XIXe ont employé des moyens néoclassiques à des fins romantiques. La frontière entre les deux mouvements n'est pas aussi tranchée : Girodet en est un bon exemple. Il rejoint l'atelier du maître néoclassique Jacques-Louis David, mais ses peintures deviennent vite plus sensuelles et atmosphériques que les œuvres austères de David.

    Expositions :
  • « Jacques-Louis David.
    Grandeur et intimité »

    Musée Jacquemart-André, 158, boulevard Haussmann, 75008 Paris. Jusqu'au 31 janvier 2006.
  • « L'Atelier de David, dessins du Louvre »
    Musée du Louvre, 34, quai du Louvre, 75001 Paris. Jusqu'au 16 janvier 2006.
  • « Girodet, romantique et rebelle »
    Musée du Louvre. Jusqu'au 2 janvier 2006.
  • « Au-delà du maître, Girodet et l'atelier de David »
    Musée Girodet, à Montargis (45200). Jusqu'au 31 décembre 2005.

une feuille de 3 centimètres de côté, s'est vendue 1 100 euros chez Christie's Paris le 8 mars 2005. En mars, chez Mathias-Millon-Robert, il était même encore possible de trouver, pour 1 700 euros, une Etude pour l'évanouissement de Dante, par Anne-Louis Girodet. Mais, face à la raréfaction, les peintures estimées au-dessous de 30 000 euros tendent à s'envoler. Le moindre petit tableau proposé en salle est susceptible d'atteindre le double des estimations hautes. Estimé 22 000-25 000 euros, un Portrait en pied du marquis de Bonchamps, par Girodet, a, par exemple, été enlevé pour 78 000 euros chez Beaussant-Lefèvre le 17 juin. Une semaine plus tard, le marteau de Piasa est tombé à 40 000 euros pour Vénus et Cupidon, de Jean-Baptiste Regnault, une peinture de petites dimensions qui avait été estimée 8 000-12 000 euros.

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